Dévoilement d'une stèle en hommage aux juifs déportés de Gurs lundi 23 octobre

26 octobre 2023

Dévoilement d'une stèle en hommage aux juifs déportés de Gurs lundi 23 octobre

Ce lundi 23 octobre a eu lieu le dévoilement d'une stèle en hommage aux Juives et Juifs déportés à Gurs et enterrés au cimetière urbain de Pau. Depuis plusieurs années, le ministère de la Défense français et le ministère des Affaires Étrangères allemand échangent sur la question des tombes des Juifs déportés et décédés sur le sol français, près de 36 cimetières ont bénéficié d’opérations de restauration ou d’aménagements mémoriels.

Nom
Dévoilement d'une stèle en hommage aux juifs déportés de Gurs lundi 23 octobre au cimetière urbain

Adresse
Cimetière Urbain de Pau, Avenue du Chanoine Galharet, Pau, France

36 cimetières

Depuis plusieurs années, le ministère de la Défense français et le ministère des Affaires Étrangères allemand échangent sur la question des tombes des Juifs déportés et décédés sur le sol français dans le cadre de la coopération franco-allemande pour préserver les sépultures de guerre et le respect de la tradition juive. C’est dans ce cadre que le gouvernement du Land du Bade-Würtemberg s’est engagé auprès de la Communauté religieuse israélite de Baden à conserver durablement les tombes selon la loi religieuse juive Halacha.

A ce jour, en France, ce sont 36 cimetières qui ont bénéficié d’opérations de restauration ou d’aménagements mémoriels. Le ministère de la culture, de la jeunesse et des sports de la région de Bade-Würtemberg a contribué à la restauration de tombes à Perpignan, Rivesaltes ou Portet-sur-Garonne. En Béarn, Pau et le camp de Gurs sont les deux lieux où ont été identifiées des tombes de Juifs et de Juives déportés et décédés durant la Seconde Guerre Mondiale.

Le camp de Gurs, un devoir de mémoire

Le camp de Gurs, un devoir de mémoire

Le camp de Gurs, ouvert au printemps 1939, fonctionne jusqu’en 1945, à la fin de la seconde guerre mondiale. Plus de 60 000 personnes de 52 nationalités y sont internées, dans un camp entouré de 250 kilomètres de barbelés.

En octobre 1940, des milliers de Juives et Juifs du sud-ouest de l’Allemagne sont déportés à Gurs. Il s’agit de la première déportation massive de la population juive hors d’Allemagne.

Tous les internés font le même chemin. Arrivés en train à la gare d'Oloron Sainte-Marie, les futurs internés sont amenés en camion jusqu'au camp de Gurs où les conditions de vie sont terribles. Le camp disposait d’un hôpital peu équipé et les cas les plus graves étaient envoyés dans les hôpitaux d’Orthez et de Pau, où très souvent ils décédaient. Certains parviennent à s’évader de ce camp français ou en sont extradés, mais plus d’un millier y sont morts, comme en témoignent aujourd’hui les 1073 tombes que compte le cimetière.

La plupart des internés du camp de Gurs ont été déportés et assassinés à Auschwitz-Birkenau et Maïdanek. Gurs devient alors l’antichambre de la mort, étape sur un trajet mortifère vers les camps de concentration et d'extermination en Europe de l'Est.

A la Libération, quelques prisonniers de guerre et des collaborateurs peupleront pour un temps les baraques En 1945, à la Libération, le camp de Gurs est entièrement démantelé. Les baraques et hangars sont détruits ou vendus. Une forêt est plantée en lieu et place des anciennes installations.

Ce camp béarnais est donc le témoin d’une page sombre de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale. Il fait aujourd’hui l’objet d’un projet partenarial et international, coordonné par le Pays de Béarn, pour créer un lieu d’histoire et de mémoire. Le travail actuel vise à proposer un récit commun et transnational, dans un positionnement résolument en faveur de l’éducation à la citoyenneté européenne et de lutte contre toutes les formes de racismes.  

Le don d'une oeuvre artistique

Le don d'une oeuvre artistique

L’association « Kuratorium zum Erhalt, der Instandhaltung und der Pflege der Gräber der nach Frankreich deportierten südwestdeutschen Juden » et la communauté israélite de Bade ont souhaité ériger une stèle commémorative non nominative en bordure de la nécropole juive du cimetière de Pau. Celle-ci rend hommage à toutes les Juives et tous les Juifs morts en tant que victimes de la déportation à Gurs et de la répression nazie.

La stèle qui va être dévoilée est une œuvre artistique offerte à la Ville de Pau. Commandée par le ministère de la culture, de la jeunesse et des sports de la région de Bade-Würtemberg au sud-ouest de l’Allemagne, elle rend hommage aux Juives et Juifs enterrés entre 1930 et 1945 dans le cimetière. La ville a à sa charge financière la mise en œuvre des massifs en béton qui constituent les supports de l’œuvre. Elle sera mise en place dans le carré israélite du cimetière urbain de Pau. 

Cette démarche s’inscrit dans l’objectif de retracer toutes les trajectoires individuelles des Juifs et Juives déportés et morts en France. Des recherches sont en cours en Allemagne pour préciser la liste exacte des morts enterrés à Pau.

25 personnes ont été identifiées (20 personnes enterrées le cimetière urbain et 4 dans le cimetière israélite, classé Monument historique depuis 1995, il est la seule trace de l’existence de la communauté juive à Pau au début du XIXème siècle).