Gustave Colin s'installe à Ciboure en 1860. Séduit par le quotidien du peuple basque, il s'attache à en décrire les coutumes des deux côtés de la frontière.
Dans les provinces de Biscaye et de Guipuzcoa, l'artiste inspiré par le spectacle tauromachique, développe son engouement pour la novillada, corrida où de jeunes toréros non confirmés affrontent des taureaux de moins de quatre ans.
À la fin du XIXe siècle, alors que de nombreuses cités se dotent de véritables arènes circulaires, l'enceinte conserve ici l'aspect provisoire des « plazas de toros » qui occupent le centre des villages.
Dans ce tableau, Gustave Colin restitue toute l'authenticité de ces scènes de vie, parfois de mort, qui enflamment ce peuple.
Pour intensifier la dramaturgie, le matador exsangue s'éteint dans la lumière déclinante d'une fin d'après-midi, tandis qu'au premier plan, un personnage semble implorer le ciel.
Des empâtements de rouges plus ou moins denses, évocation du combat, jalonnent l'œuvre et en rappellent l'intensité dramatique. DV