Les vidéos des invités : le résumé de leurs pensées et leur Rencontre en intégralité
Les 19, 20 et 21 novembre, les 7èmes Idées mènent le Monde se déroulent : "Reconstruire, se reconstruire. Quels avenirs en ces temps incertains ?". Les invités ont résumé en une grosse minute la pensée développée ensuite devant le public du Palais Beaumont.
Le Général Jean-Louis Georgelin
"Quand la cathédrale a brûlé, le choc a été mondial. Des Russes se sont rassemblés devant l'Ambassade de France à Moscou, des chameliers ont prié au Niger. Quand je vais voir les compagnons sur le chantier, je ressens le même sentiment que lorsque je vois les militaires sur le champ de bataille. Leur engagement est extraordinaire. Malgré les difficultés et dans le respect de tous les codes, nous rebâtirons Notre Dame et nous la rendrons au culte en 2024".
François Villeroy de Galhau
« Donner des repères économiques en ce temps de brouillard est très important. La difficulté de recrutement est un problème durable de l’économie française. Additionnons les remèdes plutôt que de les opposer ».
Rachel Khan
"Les artistes n'ont pas de couleur de peau. Je fais partie d'une des premières générations de métissages. Mes parents n'auraient pas pu s'aimer ailleurs qu'en France. En ce moment on compte : combien de Noirs, combien de femmes. Les racialistes veulent faire de nous des moutons sans identité : devenir le cliché de soi-même gomme l'identité".
Souâd Ayada

« L’école est un investissement qui ouvre l’avenir. Il faut croire à la transmission, aimer transmettre et s’inscrire dans le temps. Or nos élites ont peut-être une part de responsabilité à ne plus croire en l’école. La crise sanitaire a révélé 4 vérités : la force de l’école via le professeur, la vocation de l’école, l’usage de la classe et le fait que l’apprentissage à distance ne fonctionne pas ».
Bertrand Piccard

« Il est des rencontres qui permettent de cheminer mieux. On construit tous le même puzzle avec tout un tas de pièces. Il faut se mettre d’accord pour le construire ensemble. En matière d’écologie, chacun doit faire sa part en tant que consommateur. Avant de critiquer, regardons ce que chacun de nous fait ».
Arnaud Fontanet
« L’efficacité du vaccin sur les formes graves est de 6 mois. Les recommandations de rappel sont essentielles. En cela, la Corée du Sud est un exemple car elle a mis en place des mesures très forte dès 2015. Au fur et à mesure, ce sera moins dur parce qu’on sera vacciné ».
José Bové
« On a souvent caricaturé le monde paysan qualifié de réactionnaire. Or les paysans sont à l’avant-garde. C’est l’injustice qui amène à la rébellion. Il faut absolument soutenir les maraîchers, les aider à s’installer et lutter contre les extensions foncières. Ce qui est important, c’est l’engagement ».
Alain Bauer
« La violence sociale a connu un record en 2020 malgré le confinement et a atteint des niveaux jamais enregistrés depuis 50 ans. La France n’a pas la pratique du dialogue. On préfère le rapport de force ».
Sylvie Brunel
« Finalement en prenant de l’âge, on se libère des sujétions. On apprend à aimer les autres avec leurs cicatrices. S’émanciper de la dépendance affective est la condition du bonheur ».
Jean-Marc Sauvé
« J’ai découvert le mal absolu. Celui de porter atteinte au corps et à l’esprit. La libération de la parole a permis l’expression du doute. Là où il y a un rapport d’autorité ou d’éducation avec mineur, il y a un risque d’abus sexuel et dans les ceux commis au sein de l’église catholique, la culpabilité est portée par la victime. Pour moi, le culte de la vérité l’emporte sur toute autre considération ».
Nicolas Baverez
« Les épidémies sont des chocs très particuliers dans l’histoire et les destructions liées aux crises permettent un nouvel ordre. Nous observons des progrès techniques ainsi qu’un impact sur les mentalités. Le choc de la Covid était prévisible car nos pays avaient perdu la mémoire des épidémies ».
Le Général François Lecointre

« Avec les attentats l’illusion de la paix perpétuelle s’est déchirée. Lorsque pèse une menace existentielle sur le pays et sa survie, il faut une très grande disponibilité des armées. La subordination de l’armée au pouvoir politique passe par le devoir de contester avant d’exécuter. La crise migratoire aidant, l’Europe prend conscience du devoir d’agir en commun ».
Raphaël Glucksmann
« J’aimerais qu’on réinvente la surprise en politique. On entre en politique à travers une cause et on construit ensuite son engagement. La politique, c’est ce qui va nous permettre de changer la société. Chacun doit faire l’effort de retrouver le citoyen en soi. On a tous du pouvoir, il faut l’exercer pour s’en rendre compte ».
Marc Dugain
« Mes parents se sont construits avec énormément de force et d’amour. La difficulté pour nous enfants, étaient de se construire face à ce modèle et à ce château fort. Difficile de se construire sans tuer le père. En me confrontant à mon père, je ùme suis construit. Et mon père l’a parfaitement compris. La vraie volonté est de donner du sens à sa vie ».
Claude Habib

« Pour les transgenres, le genre est une idée qui se révèle à vous. La détermination biologique ne compte pas, c’est une contrainte. Il faut laisser la personne décider à sa majorité et délivrer les parents de cette responsabilité. Les enfants n’ont pas à réfléchir à quel est leur genre. Il faut les laisser être des enfants ».
Boris Cyrulnik
« Dès l’âge de 6 ans je me suis dit qu’il ne pouvait y avoir le bien d’un côté et le mal de l’autre. C’est une pensée paresseuse. Avant les enfants se préparaient à connaitre la guerre. On leur apprenait qu’elle avait une valeur adaptative. Pour reconstruire, il n’y a qu’un seul moyen, c’est l’autre. Dans notre culture occidentale individualiste, on sous-estime l’altérité. On ne peut devenir soi-même sans l’altérité ».
Philippe Val
« Les gens s’informent sur les réseaux sociaux. Ils vont trouver ce qu’ils cherchent. Or, la culture c’est autre chose, c’est s’informer sans chercher. On a besoin de la presse malgré tous ses défauts. La liberté, c’est le courage d’exprimer son désir tous les jours. On est ce qu’on désire. Il faut garder l’étincelle de l’émerveillement, cultiver la plaisir d’être en vie ».
Jean Le Cam
« On ne peut vivre l’extraordinaire sans vivre des difficultés. La peur intervient quand on ne maitrise pas ce qui va arriver dans la seconde suivante mais pour rendre cette seconde soutenable l’être humain a la capacité de se dépasser. En mer, on sait naturellement que l’autre va venir te sauver. La victoire ce n’est pas forcément être premier ».
Marie de Hennezel

« Pendant le premier confinement, les professionnels de santé ont vécu l’horreur de la déshumanité. Jamais dans l’histoire de l’humanité les familles n’avaient été empêchées de dire au-revoir à leurs morts. Les rituels sont faits pour parler des morts qui restent vivants dans nos cœurs car la mort met fin à la vie mais pas à la relation ».
Corneille
« Mon père a failli à une seule tache, celle de nous protéger. Il fallait que je lui dise ma colère. J’en ai fait un personnage pour lui redonner vie car il était le seul à pouvoir me dire ce que c’est que d’être père. Je pense que l’être humain a vitalement besoin d’être ouvert à l’autre mais cela ne va pas forcément de soi. Je pensais guérir en écrivant des chansons. En m’empêchant d’aimer, je pensais me protéger mais l’amour a été le plus fort ».
Etienne Klein

« La vérité a de la valeur. La vulgarisation scientifique me semble aujourd’hui plus nécessaire que jamais. En France, on pense que les scientifiques sont des génies. Alors que la Science, c’est nous. La science c’est penser contre son cerveau. Celui-ci est aujourd’hui submergé d’informations, il ne sait plus comment faire et il déclare vrai ce qui lui plait ».