Chaque jour, dans sa lutte contre le coronavirus et dans son désir de vous aider à vivre au mieux le confinement, le musée des Beaux-Arts de Pau propose un focus sur une œuvre. Aujourd'hui : "Docteur Lucien Cornet", de René Morère.
Nom
Coronavirus : les musées des Beaux-Arts propose 1 jour - 1 oeuvre
Tarifs
gratuit
René Morère (Paris, 1907 – Castillon-en-Couserans, 1942)
"Docteur Lucien Cornet", 1935, huile sur toile, 65 x 64 cm

Disparu prématurément à l'âge de 35 ans, René Morère n'en laisse pas moins une œuvre riche, tourmentée et parfois même flamboyante. Issu d'une famille ariégeoise installée à Paris où il est un élève brillant, sa vocation de peintre se manifeste très tôt. Étonnamment doué, attiré par l'odeur de la peinture à l'huile, dira-t-il plus tard, il aborde sa brève vie d'artiste en copiant au Louvre des œuvres de Rubens dès douze ans.
Morère, qui séjourne régulièrement dans le Sud-Ouest, organise en 1926 sa première exposition particulière à Pau. Au-delà d'un public, il rencontre en Béarn quelques personnalités dont René-Marie Castaing et le docteur Cornet, qui deviendront ses admirateurs, mais aussi de sincères amis.
En 1931, il installe son atelier rue Lepic à Montmartre et participe au Salon des Indépendants en présentant une "Annonciation" un brin iconoclaste, conservée au Musée des Beaux-Arts de Pau.
L'année suivante, il rapporte de Barcelone des études enfiévrées de danseuses de cabaret et à la fin des années 30, ce sont les horreurs de la guerre d'Espagne qu'il décrit dans ses toiles.
Son œuvre, empreinte d'une urgence que sa grave affection pulmonaire provoque, manifeste parfois un sentiment de violence proche du désespoir. Après avoir dessiné avec des lignes simples, il cherche de plus en plus « les nœuds et les cassures de l'anatomie », écrit-il à son ami le peintre et critique Henri Héraut.
L'intensité expressive de sa palette aux couleurs vives et à la touche acérée ainsi que les réactions émotionnelles face à ces visages souvent hagards ou révoltés ont rapproché sa peinture du mouvement expressionniste.
Le lien unissant René Morère, à l'état de santé chancelant, au du docteur Cornet dégageait une solide complicité. Ce portrait, presque rassurant dans l'œuvre exaltée de l'artiste, se démarque par l'aspect sympathique qu'il donne à son modèle. En effet, ce médecin bordelais installé à Pau, spécialiste de la tuberculose pulmonaire, était également un acteur influent de la vie intellectuelle et culturelle paloise.
Il pose ici vraisemblablement derrière le bureau de son cabinet. Si la touche demeure vive, les tons, quelque peu adoucis, confèrent à l'œuvre un relatif apaisement. Le mouvement est saisi par la légère inclinaison du docteur qui, comme il pourrait le faire en fin de consultation, semble s'appuyer sur l'accoudoir de son fauteuil pour se redresser.
A l'instar des portraits du docteur Gachet exécutés par Van Gogh, Morère, dont la destinée comporte quelques similitudes avec celle du célèbre hollandais, signe ici, peu de temps avant de mourir, le portrait d'un docteur intimement lié au milieu artistique.
Notice réalisée par D.V.
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