Des tirs de phéromones au paintball pour lutter contre les chenilles processionnaires
Dès mardi 18 juillet, la Ville de Pau reconduit une opération pour lutter contre les chenilles processionnaires à l’aide d’un paintball spécial contenant des phéromones. Ce mois de juillet, 130 pins noir, seront ciblés.
Chaque année la transhumance indésirable reprend : les chenilles processionnaires sortent de leur nid à la queue leu-leu direction le sol pour terminer leur métamorphose. Leurs poils sont urticants pour les humains, comme pour les animaux. Les réactions sont variables : d’une simple rougeur à oedème de Quincke ou un choc anaphylactique.
Sur le domaine public de Pau, on recense jusqu’à 1500 hôtes potentiels (Pins et cèdres) des chenilles processionnaires, dont près de 400 pins noirs, dont ces animaux raffolent des aiguilles.
Pour mettre en place une stratégie de lutte biologique efficace et respectueuse de l’environnement, la Ville est accompagnée par l’Organisme à Vocation Sanitaire Fredon 64. Les agents du service patrimoine arboré ont été formés à l’utilisation d’un paintball qui leur servira à lancer des capsules contenant des phéromones, qui vont brouiller le sens des papillons mâles et donc l’accouplement.
Grâce à cette méthode, moins de reproduction, donc moins de nids à « écheniller » et moins de poches à installer pour piéger les chenilles. Ces substances sélectives ne sont pas nocives, ni pour l’homme ni pour les animaux ou les plantes.
Le Fredon accompagne les agents pour le ciblage des périodes d'intervention et les a formés pour faire le suivi et le comptage des pics d'envol de papillons. Les interventions au paintball sont mises en oeuvre suivant la sensibilité des sites et leurs niveaux de colonisation par les chenilles.
130 pins noirs
Ce mois de juillet, vont être ciblés 130 pins noir (Pinus nigra), l’hôte préféré de la processionnaire, situés sur des zones sensibles, c'est à dire à moins de 50 mètres d'une structure accueillant un public d'enfants ou associé ou d'une structure médicale.
Une intervention de régulation
Toutefois, le paintball à phéromones n’est qu’un moyen parmi d’autres de la stratégie de lutte biologique contre la chenille processionnaire et ne remplace pas les pièges. Des leviers différents et complémentaires sont actionnés à chaque stade du cycle de vie :
- Envol des papillons en mai/juin/juillet : piégeage des papillons et confusion sexuelle par tirs au paint ball de capsules contenant des phéromones femelles. Comptage hebdomadaire et suivi des populations par des agents de la ville sur 4 stations à Pau durant deux mois pour ajuster les dates d’intervention.
- Premiers stades larvaires en septembre/octobre : traitement au bacillus thuringiensis (bactérie ciblant les larves de lépidoptères) sur des stations pilotes, seule intervention confiée à un prestataire.
- Décembre / janvier : échenillage à la nacelle.
- Janvier/mars : piégeage des processions de chenilles avec des écopièges (cerclage et poches) autour des troncs.
Il s'agit de traitements ou d’interventions "bio" pas efficaces à 100 % ; d'où la nécessite de cibler plusieurs stades du cycle de vie. Il ne s'agit pas d'éradiquer les populations mais de les réguler car pour les éradiquer, il faudrait abattre tous les pins et cèdres de la ville.
Par ailleurs les refuges de biodiversité tels les 150 nichoirs à oiseaux et chiroptères, les hôtels à insectes, pairies fleuries et herbes hautes abritant des invertébrés, sont autant de lieux favorisant l’installation des prédateurs des chenilles processionnaires.