la gestion différenciée des espaces verts
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La gestion différenciée des espaces verts

Publié le 20 novembre 2018 | Mis à jour le 11 juin 2025

La gestion différenciée des espaces verts

Mis à jour le 11 juin 2025
La Ville de Pau a décidé de s'engager plus fortement dans l'évolution de ses pratiques d'entretien des espaces publics afin d'y favoriser le développement de la vie animale et végétale.

Qu'est-ce que la gestion différenciée ?

C’est l’entretien différent des espaces en fonction de leur vocation : parcs, jardins, espaces naturels, rues, aires de jeux, terrains de sport, écoles, cimetières.

Certains secteurs des espaces publics continuent d’être particulièrement entretenus et jardinés, tandis que dans d’autres secteurs, on laisse à la nature un peu plus de liberté pour se développer mais toujours sous contrôle.

Cette démarche répond particulièrement à l’interdiction légale d’utiliser des produits phytosanitaires depuis le 1er janvier 2017 par les collectivités territoriales et depuis 2019 pour les particuliers, selon le Plan Ecophyto 2 du Ministère de l’Agriculture, dont les dispositions sont prévues par la Loi de transition énergétique pour la croissance verte du 22 juillet 2015. En augmentant la biodiversité et en évitant le recours aux pesticides, on préserve notre santé, les ressources en eau et l’environnement. Bref, on améliore le cadre de vie ! 

  • Adresse: 22 Rue Roger Salengro, 64000 Pau, France
  • Téléphone: 05 59 80 74 86

Chaque habitant est responsable du désherbage des trottoirs et caniveaux situés au droit de son habitation ou de la limite de propriété, de façon naturelle, sans produit chimique selon le règlement de voirie de la Ville de Pau approuvé par délibération du 18 juin 2015. La loi interdit la détention est l'usage des engrais chimiques et produits phytosanitaires par les particuliers depuis le 1er janvier 2019. Il s'agit du plan Ecophyto 2 du ministère de l’Agriculture.

Dans le cadre d'un appel à projets régional, la Communauté d'agglomération Pau Béarn Pyrénées et le Conservatoire des espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine (CEN NA) ont travaillé sur un projet de trame verte favorable aux pollinisateurs sauvages dans la zone urbaine de l'agglomération. Plusieurs espaces ont ainsi été identifiés pour Pau (4 parcs, 3 linéaires en accompagnement de voirie), pour lesquels des plans de gestion sont en cours de rédaction. Les chefs d’équipes et des référents au sein de chaque équipe sont engagés dans une formation pour disposer des compétences botaniques qui permettent de déclencher les périodes de fauche au cas par cas.

Nous développons, depuis plusieurs années, un rapport à l'acceptation de la gestion extensive en intégrant des espaces de prairies ou jachères fleuries. En partant d'une pelouse existante, d'une bordure d'allée ou d'un terre-plein sans usage particulier, nous y intégrons une prairie fleurie champêtre, favorisant les corridors de biodiversité pour les polinisateurs, et amenant un autre fleurissement, plus éphémère. Nous travaillons avec des entreprises locales, porteuses du label végétal local, permettant de s'assurer d'une flore sauvage adaptée au climat et à la faune locale. Les mélanges horticoles ne sont pas exclus cependant, choisis pour leur qualité d'embellissement tout en assurant le besoin de gîte et couvert des insectes.

Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de gestion différenciée, la Ville entretient en écopâturage depuis 2020 plusieurs espaces pouvant être fréquentés par le public. Cette méthode complémentaire à l’entretien mécanique des espaces naturels ou paysagers de taille réduite, est pratiquée en milieu urbain ou périurbain à l’aide d’animaux patrimoniaux à forte adaptabilité (brebis, chèvres, poneys, ânes, chevaux) avec un pâturage de type extensif. En 2025, l’éco-pâturage est pratiqué sur 13 sites de la ville de Pau. Le choix des sites s’est fait en concertation avec les jardiniers en fonction de plusieurs critères : intérêt écologique, niveau d’entretien requis, accès habituellement difficile pour l’entretien, visibilité auprès du public…

Dès 2019, la Ville engage une large concertation dans ses 26 écoles pour repenser les cours de récréation. Besoin de nature, de fraîcheur, de calme, de jeux variés et de couleurs : les attentes sont claires. En 2020, l’Atelier Paysage lance les premières études. Depuis, une dizaine d’écoles ont été transformées dans une démarche globale de végétalisation et de désimperméabilisation. L’école Buisson a ouvert la voie avec 360 m² désimperméabilisés, soit 10 % de sa cour. Ce programme inclut aussi la plantation d’arbres et la protection de leurs pieds pour ramener la nature au cœur des écoles.

  • En 2023, les cours d’écoles investies sont les suivantes :
    • Ecole Lavigne : 285 m² végétalisés
    • Ecole Bouillerce : 175 m² végétalisés et actions de protection des pieds d’arbres
    • Ecole Arc En Ciel : 34 m²
    • Ecole Bosquet : 450 m²
    • Ecole Trianon : 500 m²

 

  • En 2024 :
    • Ecole Lapuyade : 1500 m² désimperméabilisés et végétalisés
    • Ecole Trianon : 240 m² végétalisés
    • Ecole Léon Say : 264 m² désimperméabilisés et végétalisés et actions de protection des pieds d’arbres

 

Budget moyen annuel entre 150 000 et 200 000 € TTC.

Se passer des pesticides

Depuis 2009, la Ville de Pau limite l'utilisation des pesticides dans l'entretien des espaces publics en raison des dangers que ces produits représentent pour l'environnement et la santé.

Aussi, la Ville met en oeuvre des techniques alternatives dites douces et sélectives : paillage, désherbage thermique ou mécanique, engazonnement de certaines placettes minérales. Moins nocives, moins radicales, ces techniques doivent être répétées plus souvent et requièrent plus de moyens humains. Pour préserver la santé des agents et l'environnement, la gestion du désherbage s'adapte à chaque situation : des lieux où le désherbage est fréquent et systématique, à ceux où la flore spontanée peut être tolérée, aux placettes qui sont réengazonnées. Ces herbes ne sont pas « mauvaises » : elles sont utiles à la biodiversité et doivent retrouver leur place dans l'espace urbain.

Pourquoi bannir les pesticides ?

L'usage intensif et répété des pesticides peut avoir des répercussions sur :

  • La santé : baisse de la fertilité, développement du fœtus, déficit immunitaire, troubles neurologiques, développement de cancers ;
  • La biodiversité : sélection ou extinction directe ou indirecte de nombreuses espèces due à un large spectre d'action ;
  • La santé de l'eau et du sol.

Ces précisions sont données par l'Agence nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

Les herbes hautes, c'est la vie !

Quels sont les bénéfices des fauches tardives ? Le gazon est mieux enraciné et plus résistant à la sécheresse.

Une flore plus diverse se développe et voit l'installation des insectes pollinisateurs comme les abeilles, les bourdons, les papillons et des auxiliaires comme les coccinelles, les perce-oreilles, les sauterelles.

Suivent leurs prédateurs : mésanges, hérissons, amphibiens, chauves-souris, grands amateurs de « nuisibles » que sont les escargots, les limaces, les pucerons.

Les leviers d'actions de la gestion différenciée

Voici les principales méthodes de gestion différenciée mis en œuvre à Pau :

  • La tonte (fréquence, hauteur) : une tonte classique divise par 2 le nombre d’espèces d’insectes auxiliaires
  • Le paillage des massifs : limite la pousse des végétaux indésirables
  • Les alternatives au désherbage chimique : arrachage mécanique, brossage, brûleurs
  • Choix d’espèces locales
  • Prairies, bandes fleuries
  • La végétalisation d’espaces minéralisés (sable, gravier)
  • La végétalisation des pieds d’arbres ou mulching (couverture d’écorces)
  • Ramassage différé des déchets végétaux (herbes coupées, souches)
  • Favoriser les refuges de biodiversité par le réensemencement des graines, hôtels à insectes, nichoirs à oiseaux et à chauves-souris.