En attendant le retour de Sent Pançard, petite histoire du carnaval

Les fêtes de Carnaval font partie des traditions populaires très ancrées en Béarn comme partout dans le monde.  

Cette manifestation joyeuse et festive est à l'origine liée au Carême. La tradition chrétienne imposait un jeûne strict, le Carême, de 40 jours entre les fêtes de mardi Gras, début février, et les fêtes pascales en avril.  

Carnaval permettait alors aux habitants de se livrer à une véritable orgie de " 7 jours gras " avant les grands moments de privations et de repentance inhérents à la période du Carême.  

Sept jours de liesse populaire et de cavalcades dont les deux plus illustres personnages, pour ne pas les citer, sont Carnaval (ou Sent Pançart), symbole d'opulence, et Carême, symbole des privations chrétiennes. 

Fonds 53Fi. Carte postale de la cavalcade de la Mi-Carême. Par Jové,1935. Archives communautaires Pau Béarn Pyrénées 

Les cortèges sont les éléments emblématiques de ces fêtes. Pendant 7 jours chars, personnes costumées, masquées, grimées en Sent Pançard ou Carême défilent dans la marche. On retrouve parfois l'ours, figure emblématique du carnaval, personnification du printemps et du renouveau de la nature.  

A l'issue des 7 jours, Sent Pançard, symbole des excès en tout genre, est jugé et brûlé devant la foule. Arrive alors le triomphe de Carême.  

Fonds 53Fi. Carte postale de la cavalcade de la Mi-Carême. Par Jové,1935. Archives communautaires Pau Béarn Pyrénées 

Si l'ombre de Carême plane sur la tête des habitants, la nourriture est au centre de toutes les attentions. Les friandises telles que les merveilles, les crêpes et les beignets sont consommés traditionnellement à cette période des fêtes. La légende veut d'ailleurs que la taille du beignet de carnaval soit à la mesure de la générosité du boulanger. Ça tombe bien : en Béarn on aime que ces friandises soient de belle taille.   

Un autre moment de défoulement durant cette période concerne le traditionnel lancer d'aliments comme les œufs et la farine... Qui n'a pas pesté contre les jeunes agitateurs en recevant au détour d'une rue un œuf sur la tête... Cette tradition tant décriée a une origine bien ancrée : l'abstinence à venir qui vire à l'obsession. Les habitants se livrent alors à un combat de nourriture avant le jeûne strict. Mais consolons-nous. Au Moyen Âge, les habitants se lançaient des tripes et des harengs.  

66574R. Extrait de l'ouvrage La Cuisine du Pays de Simin Palay, 1951. Recette des merveilles. Bibliothèque patrimoniale – Communauté d'agglomération Pau Béarn Pyrénées