La ferme « La Légume rit » de Loïs Labille à Denguin

05 mai 2023

La ferme « La Légume rit » de Loïs Labille à Denguin

Sixième épisode d'une série intitulée « Place aux jeunes ! » Alors que l’enjeu de renouvellement des générations n’a jamais été aussi fort dans le monde agricole, voici les portraits de jeunes agriculteurs qui ont fait le choix de s’installer ces dernières années dans l'agglomération paloise. Episode 6 : "La Légume rit", de Loïs Labille. L'histoire peu commune de cet agriculteur installé à Denguin.

Après une dizaine d’années d’expérience professionnelle, Loïs Labille n’a pas encore 30 ans quand il décide de quitter son poste de chef de projet dans le milieu associatif en région parisienne pour se former au maraîchage : «J’aimais le métier que je faisais, mais j’avais envie d’extérieur et d’indépendance. »

Après plusieurs mois de woofing, ce travail effectué contre hébergement afin de valider son choix de se lancer dans le maraîchage, Loïs mène de front un BPREA à distance et un stage dans une ferme à Castelnaudary. Il y est employé agricole.

Fort d’une expérience de près de un an et demi, il décide de s’installer en tant que maraîcher : « Ce sont ensuite les attaches familiales de ma compagne qui nous ont amenés ici, en Béarn. J’avais l’opportunité d’avoir des terres pour m’installer mais très vite les investissements à réaliser, estimés à 160K€ se sont révélés trop lourds pour me lancer seul. » 

Alors qu’un petit problème de santé ralentit son projet d’installation, Loïs Labille entend parler de la Société Coopérative Ceinture Verte Pays de Béarn dont l’objectif est de faciliter et d’accompagner l’installation de jeunes maraîchers sur le territoire. Cette proposition correspond parfaitement à ses attentes et lui permet de lever les points de blocage qui freinaient jusqu’alors son installation : 

  • la mise à disposition d’une ferme maraîchère « clé en main », foncier et irrigation compris, moyennant un loyer mais qui n’impose pas de s’endetter; 
  • un endettement limité au matériel, soit 35K€;
  • un accompagnement technique et les conseils d’un tuteur une fois par mois, fort apprécié par le nouvel exploitant : « Cet accompagnement personnalisé fait vraiment la différence quand on démarre ! C’est précieux pour prendre du recul, et apprendre à mieux gérer ses priorités ».
  • faire partie d’un réseau tout en étant indépendant.

Fin 2021, Loïs décide de rejoindre la Ceinture Verte Pays de Béarn et de s’installer sur une ferme maraîchère à Denguin. 

« La Légume rit » en chiffres

La ferme maraîchère de Loïs Labille s’organise sur le modèle développé par la Ceinture Verte Pays de Béarn :  

  • 2 ha de terrain équipés et irrigués 
  • 1500m² de serres 
  • un bâtiment de stockage

La production :

  • 30 légumes
  • 100 variétés
  • Un objectif de 80 paniers par semaine

80 heures de travail par semaine en saison, ainsi réparties :

  • 50h en production
  • 20h en vente
  • 10h en administratif

Loïs cultive aujourd’hui une trentaine de légumes qu’il commercialise en vente directe dans une AMAP à Artix, sur le petit marché dominical de Denguin ainsi qu’à la sortie de l’école : « Je suis déjà très satisfait mais il y a encore du potentiel à Denguin. Un maraîcher seul peut alimenter au moins 80 familles par semaine ».

La Légume Rit, 30 Route de Labastide, 64230 Denguin.

Quelles sont vos motivations pour exercer le métier d’agriculteur ?

« C’est un métier qui me faisait vraiment rêver même si c’est un métier complexe et très dur physiquement. Ce que j'apprécie surtout, c'est le fait de produire de ses mains, c'est avoir indépendance et liberté. J'apprécie tout autant la diversité des taches :  organisation et planification des cultures, gestion des auxiliaires, comptabilité, vente directe. Travailler pour soi et produire une alimentation de qualité ne mêlent à la satisfaction de la reconnaissance du métier et les retours clients qui motivent dans les moments plus difficiles. »

Quels sont vos projets ? 

« J'en ai plusieurs : consolider mon installation, développer la vente sous forme de paniers à Denguin et également via les casiers béarnais, un dispositif de vente développé par la Ceinture Verte. Je souhaite aussi embaucher un saisonnier pour dégager un peu de temps libre et prendre un jour de repos par semaine. L'idée d'est de vivre de mon métier mais pas pour mon métier. »

« J'aspire aussi à développer une activité complémentaire de transformation pour répondre aux attentes des clients. Les gens recherchent de produits locaux, frais mais ils cuisinent aussi moins qu’avant. Il est donc important de pouvoir proposer des produits prêts à consommer comme des soupes, piperades ou autres. Il faut être complets. Les habitudes changent, il faut s’adapter ! »

La
Chez Régis Junqua,