La "Ferme du Rapatou" joue le 100% plein air

21 avril 2023

La "Ferme du Rapatou" joue le 100% plein air

Quatrième épisode d'une série intitulée « Place aux jeunes ! » Alors que l’enjeu de renouvellement des générations n’a jamais été aussi fort dans le monde agricole, voici les portraits de jeunes agriculteurs qui ont fait le choix de s’installer ces dernières années dans l'agglomération paloise. Episode 4 : "La Ferme du Rapatou" à Saint-Faust.

Après avoir fait des études au Canada et avoir travaillé quatre ans en tant que chef d’équipe logistique chez Leroy Merlin, Fabien Rapatel a suivi un bac professionnel agricole. D’abord par curiosité.

Petit fils et neveu de paysans, Fabien passait déjà enfant toutes ses vacances à la ferme et au contact des animaux. L’idée de s’installer comme agriculteur s’est imposée comme une évidence. Il lui a fallu près d’un an pour concrétiser son projet d’entreprise. «S’installer en tant que paysan c’est surtout un projet familial. Un projet comme ça, si vous le décidez tout seul, en général vous finissez tout seul rapidement».

Des voisins lui proposent 10 hectares en location sur la commune de Saint-Faust. Fabien engage alors une recherche complémentaire d’autres terrains peu ou pas exploités en contactant directement les propriétaires. 15 hectares supplémentaires sont récupérés en location. «Je suis parti de rien en mars 2020. J’avais 25 hectares de terrains en ronces. Je n’avais ni bâtiment, ni eau, ni électricité, ni troupeau».

Excepté les terrassements et fondations, Fabien conçoit les plans et réalise en auto-construction deux bâtiments d’élevage pour les bovins et cinq cabanes en bois pour la volaille.

Il constitue un troupeau de vaches allaitantes. Il lance sa poussinière et l’élevage de volailles en plein air et dans les cabanes construites par ses soins.

Les premiers mois sont très intenses. 250 000 € sont investis au démarrage. Ils sont financés par un tiers de crédit bancaire, un tiers de subventions et le dernier tiers en apport personnel. Au bout de deux ans, le rythme de croisière est atteint. «J’arrive aujourd’hui à tirer un revenu équivalent à un SMIC de mon activité. 2022 a toutefois été très dure avec la guerre en Ukraine et la sécheresse. Il y a un an je payais 350 € la tonne d’alimentation en céréales pour les animaux . Aujourd’hui c’est 500 € la tonne.»

Les spécificités de la Ferme

A Saint-Faust, il y a beaucoup d’entraide entre voisins. Fabien Rapatel témoigne : "Loulou (je l’appelle «mémé»), ma voisine, m’aide tous les jours à la ferme. On se donne des coups de mains entre voisins. Certains ou mon père viennent me remplacer pour que je puisse partir en week-end." 

Au départ, la commercialisation s’est orientée vers la vente directe des poulets. Mais livrer une trentaine de clients par semaine était devenu trop chronophage pour Fabien. Maintenant il livre 90 à 100 volailles par semaine à trois points de vente professionnels : une épicerie à la ferme, "Les vergers de Sainte-Quitterie" à Caubios-Loos, le traiteur du Pont Long à Serres-Castet et le magasin de producteurs "Tot de casa" à Oloron. La demande est supérieure à ce que la ferme produit actuellement.

L'activité se densifie : "Je commence à castrer des bœufs pour faire des bœufs vendus à 3-4 ans en label rouge grâce au Groupe Gascon. J’en mets de côté 1 ou 2 chaque année qui seront vendus ensuite à des bouchers toulousains. Les bœufs seront élevés quasiment en plein air intégral."

"La Ferme du Rapatou" se caractérise par :

  • 36 hectares de prairies fauchées et pâturées
  • Une vingtaine de vaches pour produire des veaux sous la mère, race gasconne
  • 5000 poulets et pintades élevés en plein air chaque année.

"Mon indépendance est importante"

  • Fabien, quelles sont vos motivations pour exercer le métier d’agriculteur ? 

"L’attachement à mes bêtes. Les vaches se sont habituées au terroir maintenant, même si elles se chamaillent encore. J’ai choisi la race gasconne car elle a de vraies qualités bouchères. La carcasse est plus petite que la blonde d’Aquitaine mais la demande des clients est sur des pièces de viande plus petites. C’est aussi une race rustique qui s’adapte bien et qui a d’excellentes qualités maternelles."

Mon indépendance est importante. J’organise mon temps comme je le souhaite. Il y a beaucoup de travail mais l’avantage avec le métier de paysan c’est de pouvoir passer du temps choisi avec ses enfants. Récemment, au lieu de mettre mes enfants au centre de loisirs, j’avais fini de nourrir mes bêtes tôt le matin, j’ai passé ensuite la journée avec eux. C’est très précieux." 

  • Quels sont vos projets ? 

"Aujourd’hui je ne fais pas de cultures. J’ai besoin de récupérer encore une dizaine d’hectares pour pouvoir produire moi-même ma paille pour la litière des vaches et fabriquer l’alimentation des animaux à partir des céréales de la ferme. En n’utilisant que des fertilisants organiques issus de la ferme, le coût de production des céréales est mieux maîtrisé dans un contexte international où le prix des engrais a fortement augmenté. Cette évolution implique de construire une fabrique à aliments et un silo de stockage des céréales de la ferme."

  • A quel développement pensez-vous ?

"La réflexion est engagée pour recruter un apprenti, développer l’élevage de poussins et augmenter la production de volailles. Ou alors, je pourrais m’associer avec un autre agriculteur. Je prends actuellement une semaine de vacances l’été. Je pars quelques week-ends par an. L’idée de m’associer avec quelqu’un c’est de pouvoir m’offrir 5 semaines de congés, comme tout un chacun, et d’avoir 1 week-end sur 2 d’astreintes."

La Ferme du Rapatou
Fabien Rapatel, 41 chemin Serrot, 64110 Saint-Faust

0686621123

lafermedurapatou@hotmail.com