Luc Launay, le maraîcher bio de Saint Faust

02 juillet 2023

Luc Launay, le maraîcher bio de Saint Faust

Huitième épisode d'une série intitulée « Place aux jeunes ! » Alors que l’enjeu de renouvellement des générations n’a jamais été aussi fort dans le monde agricole, voici les portraits de jeunes agriculteurs qui ont fait le choix de s’installer ces dernières années dans l'agglomération paloise. Episode 8 : Luc Launay, le maraîcher bio de Saint-Faust.

A l’origine, Luc Launay travaillait dans le secteur de la téléphonie mobile. « Déjà pendant mes études, devant le clavier d’ordinateur, je me disais que je faisais ça uniquement dans un but alimentaire ». Alors en 2013, il saisit l’opportunité d’un licenciement économique et « fait le virage » : il démarre un BPREA en Ile de France, en maraichage bio avec pour objectif, déjà, de venir d’installer dans le Sud-Ouest.

« La formation donne de bonnes bases, mais on ne sort pas de là en étant agriculteur » dit-il. Aussi, au gré d’opportunités, il fait des stages chez plusieurs maraichers du territoire et, en janvier 2015, il intègre pour 3 ans la couveuse portée par la SAS Graines sur le terrain de Parkway, au nord de Pau.  En avril de la même année, il débute un contrat avec l’AMAP de Gelos. Il profite de ces 3 ans en couveuse pour préparer se future installation et chercher du foncier pour sa propre ferme. Un premier foncier, repéré à Artiguelouve, ne peut être mobilisé mais il rencontre une famille d’agriculteurs de Saint Faust qui lui propose le terrain sur lequel il s’installe en 2018, en tant que maraicher diversifié bio. Un deuxième point de vente s’établit le vendredi soir, au centre bourg de Laroin, avec possibilité de commander sur internet.

Il a aussi la conviction de devoir contribuer à un changement nécessaire : « Si cela vient tant mieux mais sinon, il y a déjà des changements personnels très impactants. Et je souhaite offrir une autre vision de la vie à mes enfants. A l’époque, ils avaient 5 et 7 ans. J’ai fait un gros bilan à 30 ans et suis arrivé à la conclusion que ce n’était pas la vie que je voulais mener »

Quelles sont vos motivations pour exercer le métier d’agriculteurs ? 

Il s’agit en premier lieu d’une recherche de sens, j’ai toujours eu une fibre écologique et l’envie d’avoir un métier lié à cette aspiration. J'avais aussi envie d’avoir un travail plus physique et concret. Je bossais dans un bureau et, à 30 ans, j’avais déjà des problèmes de dos.

Pourquoi le maraichage ?

Je me voyais mal en élevage avec les contraintes de présence à chaque instant. Même si le maraichage nécessite finalement une attention quotidienne. C’est une activité qui est plus accessible au niveau des investissements, de la surface nécessaire. Être plus proche de l’autonomie, produire son alimentation : plus j’avançais et plus cela me plaisait. L’agriculture répond à un besoin primaire, cela donne du sens à ce que l’on fait. Je suis très content du chemin parcouru.

Vos projets ?

M’associer avec mon ancien salarié qui est aujourd’hui dans une démarche de stage parrainage et augmenter l’activité de manière à générer le chiffre d’affaires suffisant pour absorber deux salaires à temps plein. Et puis m’améliorer d’un point de vue technique et écologique, en développant notamment de plus en plus l’usage des engrais verts, ces plantes que l’on met en place pour améliorer la structure du sol et sa fertilité.  

Spécificités de la ferme

Luc développe une approche du maraichage bio « pragmatique » et adaptée à son terrain. Pour lui « il y a autant d’approches que de maraichers ». Par exemple, une de ses parcelles est très chargée en eau l’hiver, avec un sol lourd, du coup il a essayé d’adapter son travail du sol à cette caractéristique. Le terrain était précédemment cultivé en maïs et colza conventionnels et présente un sol « fatigué » avec peu de fertilité. Aussi, l’an passé il a fait rentrer 40 tonnes de compost : « l’apport de matière organique permet de relancer la vie du sol et la fertilité sachant que le maraichage est une activité qui est exigeante pour le sol » explique-t-il.

« Le premier objectif du maraicher c’est de sortir du légume, mais je garde un objectif de fond qui est la protection de l’environnement ». Il développe aussi des liens avec son environnement proche : il récupère du fumier de cheval gratuitement chez des voisins et du fumier de mouton chez un éleveur à la retraite d’Arbus. Au départ il rêvait de travailler en traction animale mais cela a été difficile de tout concilier, le métier étant déjà assez dur, même lorsque l’on est équipé de l’outillage mécanique. Il aurait aimé avoir des cochons, des poules et des ruches, mais c’est difficile au niveau de la place et du temps.  

La ferme en chiffres clés

  • 1,7 hectare de surfaces utiles
  • 8000 m2 réellement cultivés
  • 2000 m2 de serres
  • 50 variétés de légumes
  • 70 paniers hebdo sur 49 semaines par an
  • 2 équivalents temps plein

Ferme de Luc Launay
164 chemin de la Chapelle de Rousse, 64110 Saint-Faust

06 63 47 54 89