Revivre la Rencontre avec Philippe Torreton, Oxana Melnychuk, Pascale Robert-Diard, Alain Baraton et Philippe Meynard
Les Idées mènent le Monde 2022, sur le thème "envie de vivre" sont à voir et revoir dans cette page. #4 : Philippe Torreton, Oxana Melnychuk, Pascale Robert-Diard, Alain Baraton et Philippe Meynard.
Philippe Torreton : "Une certaine raison de vivre"

Il est monté à Paris de sa Normandie natale. Il a été pensionnaire de la Comédie-Française puis acteur césarisé et artiste engagé qui n’hésite pas à dire publiquement ce qu’il pense.
Il est, aujourd’hui, ce « gars de la ville » qui n’oublie pas qu’il vient de la campagne pour mieux mesurer son parcours de vie et assumer ce qu’il est devenu. C’est donc avec ce regard que Philippe Torreton vient nous rappeler la France de la modestie et de l’humilité qui a construit son envie de vivre.
- "J'ai écrit "Lettre à un jeune comédien" en pensant au jeune comédien que j'étais pour lui expliquer que maîtriser le texte donne la liberté et que le théâtre est la connaissance de soi grâce à l'autre."
- "Quand je joue, je me missionne pour sortir de moi, pour me sentir légitime, pour avoir plus de force pour l'autre car une personne investie d'une mission peut changer un monde. J'aime avoir cette foi en l'être humain."
- "On a toute sa vie pour construire son talent. Ce n'est pas un don, c'est une insistance au quotidien pour s'améliorer dans le regard de l'autre car le talent existe grâce à ça."
- "On pense toujours qu'il y a plus talentueux que soi et c'est très bien. Les auteurs satisfaits de leur style m'ennuient."
- "Quand j'écris, j'aime être spectateur de la vie des personnages. J'aime les découvrir. Ils s'imposent à moi."
- "Contrairement au roman, la poésie est une exaltation immédiate et spontanée. C'est l'art le plus élaboré et le plus populaire."
Oxana Melnychuk : "L'envie de vivre de l'Ukraine"

Experte en communication stratégique, Ukrainienne, maitrisant notre langue, son témoignage, assurément franc et sans concession, est très attendu.
Alors que la guerre se prolonge, que l’hiver arrive, ses informations, ses alertes et ses secousses créent le débat. Oxana Melnychuk vient à Pau parler des Ukrainiens et de son peuple.
- “La guerre a réveillé une conscience en Ukraine autour des valeurs de liberté, d’unité, de vérité”.
- “Ce n’est pas la guerre entre l’Ukraine et la Russie. C’est la guerre entre le Bien et le Mal, entre la Démocratie et la Dictature”.
- “On a "romantisé" la chute du mur de Berlin, on a pensé naïvement au pouvoir du droit international. Mais si nous, Ukrainiens, sommes un peuple pacifiste, nous étions prêts au combat”.
- “Il ne faut pas s’inquiéter pour la guerre, elle est déjà là. Il faut agir. Avec la mobilisation de l’Europe, nous allons vaincre. La conscience collective va nous mener à la victoire car la solidarité est une arme”.
- “Les batailles sont gagnées par la force. La guerre est gagnée par la technologie, l’intelligence et l’esprit. Nous allons gagner et cette guerre sera terminée quand tous les droits seront respectés”.
Pascale Robert-Diard : "Survivre au mensonge"

Du procès de Klaus Barbie aux enquêtes politico-financières jusqu’aux drames des plus épouvantables, Pascale Robert-Diard les a tous suivi devenant au fil de ses papiers de chronique judiciaire pour le journal Le Monde une référence nationale.
Après avoir décortiqué en détail notre propre système législatif et pénal, son roman La Petite Menteuse, décortique la fabrique d’un condamné par un simple témoignage finalement douteux. Saillant et saisissant.
- "Mon livre est une inspiration d'une affaire, d'un procès dans lequel une plaignante a menti dans une affaire de viol. Je me suis plongée au coeur de la mécanique du mensonge".
- "J'aime la complexité de mon métier car tout y est possible. Des gens installés peuvent commettre l'irréparable. Le procès vous pousse à aller au-delà ce vous-même pour essayer de comprendre".
- "Un crime n'appartient pas au criminel. Il nous appartient. Dans les procès, l'arrivée des jurés, ces citoyens tirés au sort sui sortent de leur vie ordinaire pour juger un pair est une chose merveilleuse".
- "Si les juges ne doutent plus, on prend des risques trop grands".
Alain Baraton : "La vie des arbres"

Jardinier en chef du domaine national de Trianon et du parc du château de Versailles, Alain Baraton transmet sa passion et son expérience depuis 20 ans dans les médias et dans ses écrits. Il nous raconte comment donner vie aux plantes et aux arbres.
Régulièrement sur France Inter et sur France 5 et notamment dans son dernier ouvrage, Dictionnaire amoureux des arbres, il décline son amour de la nature et son envie de vivre que celle-ci lui inspire.
- "Je suis né le 1er juillet 1976, en découvrant le parc de Versailles".
- "Tout arbre, même les plus toxiques peuvent nous apporter quelque chose dans une cinquantaine d'années, la réponse à un virus par exemple".
- "L'arbre, c'est le temps, passé ou continu, mais c'est surtout l'éternel. Mon secret d'éternité c'est de planter des arbres".
- "Nous avons besoin des arbres pour respirer, pour nous loger, pour nous nourrir mais surtout pour vivre".
- "Il faut placer les arbres remarquables au même titre que les monuments historiques".
Philippe Meynard : "L'AVC qui m'a sauvé la vie"

Philippe Meynard a 51 ans. Élu maire en 2004, réélu en 2008, il devient président d’une communauté de communes la même année. Deux ans plus tard, il est élu conseiller régional d’Aquitaine.
Il court, il jongle, à la fois passionné par le service aux autres et par l’intérêt général. Il est stoppé net une nuit de février 2014 par un très grave AVC qui l’a plongé dans le coma. Il est revenu de « tout ça » le mieux possible, tel un miraculé. Il va nous raconter les différentes étapes jusqu’à son AVC, parler du coma, des délires et des difficultés du post-coma, de son long chemin de rééducation et de sa « vie d’après ».
- “Ma vie d’avant était terminée mais j’avais un cœur qui battait. J’ai choisi de vivre car c’était plus facile que de tourner en rond comme un 45 tours rayé”.
- “Le propre du handicap invisible c’est d’évoluer dans un monde qui n’est pas reconnu par l’Autre”.
- “L’entourage fait un AVC par procuration mais il est très protecteur. J’étais dans une bulle sans pollution extérieure. On m’a laissé me reconstruire et j’ai pu me concentrer sur ma rééducation”.
- “J’ai découvert après l’AVC, que cette survie consistait à accepter un total lâcher prise, d’accepter de dire non aux autres pour me dire oui”.
- “J’ai accepté de marcher et d’être un funambule sur cette vie, et de viser malgré tout la lune, et tant pis si je retombais dans les étoiles”.