A 22 ans, Mickaël Joseph est issu d’une famille d’agriculteurs où la passion du métier se transmet de génération en génération. Installé officiellement depuis le 1er mars 2023, Mickaël vient de rejoindre l’entreprise familiale aux côtés de son père, Philippe, qui prendra sa retraite dans quelques années.
Assurer la transmission de l’exploitation, c’est avant tout une question d’hommes et de goût pour ce métier exigeant, mais cela nécessite également de pouvoir imaginer l’avenir de la ferme et son évolution à plus long terme. Mickaël Joseph semble l’avoir bien compris et commence déjà à tracer son propre chemin.
Située Chemin des Vignes, en plein cœur du bourg de Lons, l’EARL Lausi fait aujourd’hui figure d’exception dans un environnement qui s’est urbanisé et transformé au fil des ans. A deux pas de la mairie, la ferme d’origine cohabite parfaitement avec son voisinage et s’organise autour de la maison familiale, d’un bâtiment d’élevage, de prairies et de bois.
Un troupeau 100% autonome !
C’est également en plein cœur de Lons que Mickaël prend soin de ses 11 premières bazadaises arrivées début 2021, avec pour objectif de constituer un cheptel de 30 vaches d’ici la fin de son installation, dans 4 ans.
Elevées principalement à l’herbe, ses vaches profitent des prairies voisines. Le pâturage, dit «pâturage tournant dynamique», y est organisé de façon à optimiser la rotation des animaux sur les parcelles. Cette organisation permet de gérer efficacement l’alimentation des bêtes, de fournir de l’herbe en quantité et en qualité, d’éviter le gaspillage, de réduire le coût alimentaire et d’améliorer les performances animales.
Pour nourrir son cheptel, Mickaël Joseph tient à maîtriser l’alimentation de son troupeau : «On n’achète rien. On est autonome en tout: le maïs, le soja, triticale pour la paille. On achète uniquement les minéraux. C’est important pour nous car on sait ce que l’on donne aux vaches. C’est aussi important pour le consommateur de savoir comment on nourrit nos animaux.»
Parallèlement à son activité d’élevage, Mickaël cultive avec son père 140 hectares de terres sur les communes de Lons, Lescar, Sauvagnon, et Denguin, destinées à de la culture de maïs, de soja, soja semence, de blé et prairies.
Pour la partie grande culture, commercialisée via la Coopérative Euralis, Mickaël souhaite poursuivre les pratiques culturales mises en place par son père en faveur de l’agroécologie: limitation du travail du sol, fumier composté, couverts végétaux : «J’ai de la chance car mon père s’est toujours remis en question, il a toujours cherché à s’améliorer. Il est ouvert au changement.»
Mickaël, pourquoi avoir choisi le métier d’agriculteur ?
- C’est une longue histoire! J’ai toujours aimé venir à la ferme quand j’étais petit, avec mon père, pour me balader sur le tracteur, venir voir les vaches. J'ai alors naturellement suivi des études agricoles?: le bac au Lycée agricole de Montardon, un BTS productions végétales en alternance puis une licence de gestion. Après un stage dans une exploitation de vaches allaitantes, j'ai décidé que mon projet d’installation sur la ferme familiale comportera un volet élevage, avec un cheptel d’une trentaine de vaches bazadaises. Elles viennent en complément des grandes cultures existantes de maïs doux, blé et soja.
Quelles sont les bases de votre activité ?
- Notre activité est bien implantée, mais ça reste précaire. Si le PLUi1 évolue il faudra installer les vaches ailleurs.Comme nous sommes locataires d’une partie des terres, nous sommes dépendants de propriétaires qui souhaiteraient vendre pour construire. Mais être implanté en zone urbanisée, c’est également une véritable chance pour la vente directe. «?On a toujours fait de la vente directe chez nous: légumes aux halles, lait à la ferme. On profite du fait d’être en ville, c’est une opportunité qu’on valorise.»
Quels sont vos projets, vos envies ?
- Je vais en mettre cinq en avant : il s'agit de poursuivre le travail engagé par mon père et avec mon père encore quelques années. Donc reprendre l’exploitation en y apportant mes envies, mes projets. Je souhaite développer progressivement mon cheptel pour atteindre un troupeau de 30 vaches. Je pense à mettre en place un atelier de porcs noirs en vente directe, ce qui me permettrait de valoriser la partie boisée des terres de la ferme et pourquoi pas un atelier de poules pondeuses. Je tiens à développer l’accueil à la ferme avec des journées: portes ouvertes, des visites scolaires. Et puis je dois poursuivre et développer la vente directe.
Philippe Joseph, le père de Mickaël, apprécie que son fils prenne la relève : «C'est une vraie satisfaction qu’il ait envie de se mettre à son compte et de développer la ferme. C’est aussi une inquiétude car c’est un métier dur et prenant… Un métier qui exige un vrai engagement. Il faut vraiment aimer ça pour le faire.»

L'EARL Lausi en chiffres
Les 140 hectares de surface agricole utile se décomposent ainsi :
- 42 hectares de maïs doux
- 20 hectares de soja
- 15 hectares de soja semence
- 23 hectares de prairie
- 20 hectares de maïs
- 5 hectares de blé
11 bazadaises sont élevés dans cette ferme.
La ferme Joseph
52 Chemin des Vignes,