Usine de Guindalos
Usine de Guindalos © Elodie Frigot - Agglomération Pau Béarn Pyrenées
Usine de Guindalos
Usine de Guindalos © Elodie Frigot - Agglomération Pau Béarn Pyrenées

Le prix de l'Eau, Kezak'Eau ?

Publié le 11 août 2025 | Mis à jour le 12 août 2025
L’eau est un bien commun, mais alors pourquoi les usagers des services publics d’eau potable et d’assainissement doivent-il régler des factures d’eau ?

Le rôle des services publics d'eau potable

Si l’eau peut apparaître abondante dans la nature puisqu'elle recouvre plus de 70% de la surface de la terre, l’eau potable est rarement disponible à l’état naturel.

Elle nécessite des infrastructures pour la potabiliser, l’acheminer et la distribuer à chaque usager. La construction et l’exploitation de ces infrastructures sont la raison d’être des services publics d’eau potable.

Ce que l’on dénomme généralement « le prix de l’eau » vise donc à couvrir les dépenses engagées par le service public d’eau potable pour construire, entretenir et renouveler les ouvrages de captage, les usines de potabilisation, les réservoirs de stockage et les réseaux de distribution de l’eau potable. 

8,2 millions d'euros

Voici la répartition des dépenses du budget de l'eau 2025, fonctionnement + investissement par grande fonctions. Distribution de l'eau : 3905 k€. Captage, production et stockage de l'eau : 1265 K€. Remboursement de la dette : 1250 k€. Fonctions supports et divers : 730 k€. Relations avec les abonnés : 490 k€. Redevance prélèvement Agence de l'Eau : 450 k€. Abandons de créance : 100 k€.

8,2 millions d'euros

Les dépenses prévisionnelles du service communautaire de l’eau, qui dessert à ce jour exclusivement les usagers de la Ville de Pau, s’élèvent pour 2025 à 8,2 millions d’euros.

 

Répartition des dépenses du budget Eau - 2025

Le graphique ci-joint présente la répartition de ces dépenses, fonctionnement + investissement par grandes fonctions.

En détails cela donne :

  • Distribution de l'eau : 3905 k€
  • Captage, production et stockage de l'eau : 1265 K€
  • Remboursement de la dette : 1250 k€
  • Fonctions supports et divers : 730 k€
  • Relations avec les abonnés : 490 k€
  • Redevance prélèvement Agence de l'Eau : 450 k€
  • Abandons de créance : 100 k€

L’eau paie l’eau

Ce ne sont pas les impôts locaux qui couvrent les dépenses des services de l’eau potable et de l’assainissement, mais uniquement les redevances collectées auprès des usagers, via leur facture d’eau.

Ces recettes permettent de construire et gérer les infrastructures : puits, forages, usines de potabilisation, réservoirs, réseau de canalisations pour la distribution de l’eau potable et la collecte des eaux usées, pompes, station de traitement des eaux usées.

Ces sommes permettent aussi d’assurer les services associés : analyses de la qualité de l’eau, recherche et réparation de fuites, gestion des abonnés.

Dépenses et recettes des services d’eau et d’assainissement sont individualisées dans des budgets dédiés, dits budgets annexes.

L’évolution du prix de l’eau

Le prix de l’eau évolue régulièrement pour tenir compte de l’augmentation des dépenses en raison :

  1. De l’augmentation du coût de la vie : prix de l’énergie, des réactifs, des salaires
  2. Des évolutions réglementaires imposant d’adapter les infrastructures, par exemple en renforçant les exigences en matière de qualité de l’eau distribuée
  3. De la baisse tendancielle des consommations

Exemples d'augmentation des charges d'exploitation

  • Le prix d’achat du chlore gazeux a augmenté de près de 14% entre 2019 et 2024, de 177,70 € HT à 201,84 € HT la bouteille de 49 kg;
  • Le prix d’achat du coagulant a augmenté de 50% entre 2019 et 2024, de 256 à 385 € HT/tonne;
  • Depuis 2020, le prix de l’électricité pour les collectivités a connu une hausse marquée, et représente aujourd’hui 1,5 fois plus qu’en 2021. Cette flambée a fortement impacté le coût du service d’eau potable, dont les postes énergétiques représentent jusqu'à 30% des coûts d'exploitation. Malgré une baisse de 20% en 2024, les prix de l’énergie restent élevés et nécessitent des mesures d’optimisation. Il s'agit notamment de mettre en place des solutions techniques moins énergivores, de développer les énergies renouvelables, de renégocier des contrats.

La baisse des volumes facturés sur 20 ans

La France connaît une baisse tendancielle des volumes facturés d’eau potable, estimée entre 1% et 2 % par an depuis plusieurs années.

En 2023, cette baisse s’est accentuée, marquant une réduction historique de la consommation d’eau potable. Cette évolution est liée à plusieurs facteurs :

  • Sobriété des usages : équipements économes, comportements responsables;
  • Hausse du prix de l’eau : +3,8 % entre 2022 et 2023 en moyenne nationale;
  • Pressions climatiques et restrictions temporaires en période de sécheresse.

Sur Pau, il est également observé une baisse tendancielle des consommations, traduction d'un changement durable du comportement des usagers. Cette tendance s'est traduite par une diminution de plus de 27% des volumes facturés sur les 20 dernières années jusqu’en 2023, soit une baisse moyenne des volumes facturés de l’ordre de 1,7% par an.

Moins de volumes facturés signifie moins de recettes pour le service alors que les coûts d’exploitation fixes (entretien, renouvellement, charges salariales) continuent à évoluer à la hausse.

 

La Directive Eau potable de 2020

La transposition en droit français de la Directive européenne 2020/2184 dite « Directive Eau Potable », s’est déroulée de 2021 à 2023. Elle a entraîné plusieurs évolutions importantes dans la gestion de l’eau potable avec un objectif de garantir une eau potable plus sûre, plus accessible et mieux surveillée.

Plus sûre et mieux surveillée, avec une surveillance sanitaire de l’eau renforcée par des obligations pour les services d’eau de mettre en œuvre des Plans de Gestion de la Sécurité Sanitaire de l’Eau (PGSSE) et un suivi analytique révisé : définition de nouveaux seuils de qualité et des méthodes d’analyse ainsi que de nouveaux contaminants à suivre : PFAS (substances perfluoroalkylées), microplastiques, perturbateurs endocriniens.

La Directive impose également aux services publics d’eau potable de garantir que les consommateurs reçoivent des informations transparentes et accessibles concernant la qualité de l’eau distribuée, via les rapports annuels sur le prix et la qualité du service (RPQS) et les documents de communication des collectivités, comprenant notamment les résultats des contrôles sanitaires.

Une modernisation des infrastructures est attendue pour répondre à ces nouvelles obligations. Cela concerne le renforcement des réseaux de distribution pour limiter les pertes, la mise à niveau des installations de traitement pour répondre aux nouveaux paramètres.

Il s'agit aussi de renforcer les compétences des agents des services : protocoles de surveillance et de gestion des risques, gestion intégrée de la ressource, communication publique.

Un prix de l’eau variable d’une commune à l’autre

Les infrastructures sont adaptées au contexte local : disponibilité et qualité de la ressource en eau, conditions de captage, ancienneté et état des réseaux, densité de l’habitat. Le prix du service de l’eau peut par conséquent di­fférer sensiblement d’une commune à l’autre.

Voici les tarifs pour les usagers palois.

Pour connaître les tarifs sur les autres communes de l’agglomération paloise, retrouvez les coordonnées de votre service public d’eau potable via la carte dédiée.

En France, au 1er janvier 2022, le prix moyen pour 120 m3 est à 2.13 € TTC pour l’eau potable. Retrouvez l’ensemble des éléments de l’observatoire français des services d’eau et d’assainissement, notamment le prix moyen, via le lien Prix moyen de l'eau au 1er janvier 2022 en France | Observatoire Sispea.

PAU_DEPLIANT_EAU_POUR_CALAMEO_VF.pdf
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952.8 Ko 11/08/2025
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