Chez Régis Junqua, la Bergerie du Tilh
Chez Régis Junqua, "la Bergerie du Tilh" est une affaire de famille © Adrien Basse Cathalinat - Agglomération Pau Béarn Pyrénées
Chez Régis Junqua, la Bergerie du Tilh
Chez Régis Junqua, "la Bergerie du Tilh" est une affaire de famille © Adrien Basse Cathalinat - Agglomération Pau Béarn Pyrénées

Chez Régis Junqua, "la Bergerie du Tilh" est une affaire de famille

Publié le 26 avril 2024 | Mis à jour le 21 novembre 2024

Chez Régis Junqua, "la Bergerie du Tilh" est une affaire de famille

Mis à jour le 21 novembre 2024
Cinquième épisode d'une série intitulée « Place aux jeunes ! » Alors que l’enjeu de renouvellement des générations n’a jamais été aussi fort dans le monde agricole, voici les portraits de jeunes agriculteurs qui ont fait le choix de s’installer ces dernières années dans l'agglomération paloise. Episode 5 : "La Bergerie du Tih", de Régis Junqua à Artigueloutan.
Chez Régis Junqua
Chez Régis Junqua, "la Bergerie du Tilh" est une affaire de famille © Adrien Basse Cathalinat - Agglomération Pau Béarn Pyrénées

Régis Junqua fabriquait déjà du fromage avec sa tante à Arthez d’Asson lorsqu’il était enfant. Incité par sa mère à découvrir un autre domaine, il a d’abord travaillé 10 ans en tant qu’ingénieur technico-commercial dans le domaine biomédical.

Courant 2016, son oncle et son père, qui étaient tous les deux associés sur la ferme, décident pour l’un de changer d’orientation professionnelle et pour l’autre de préparer son départ à la retraite.

En 2017, Régis décide de poursuivre l’aventure familiale et s’installe à la ferme. Il se forme auprès de son oncle et reprend les rênes de l’exploitation en apportant plusieurs évolutions : diversification de la gamme de produits laitiers avec une dizaine de fromages différents, développement d’un véritable magasin de vente directe et de la communication sur les réseaux sociaux, mise en place d’un petit élevage de porcs noirs nourris au petit lait de brebis.

La bergerie du Tilh est l’affaire d’une famille et d’une équipe. Régis Junqua explique : « Mon frère, qui est en double-activités technicien chauffagiste, me donne un coup de main sur l’arborisation et l’entretien des cultures. Mon cousin Grégoire est venu aussi rejoindre l’équipe depuis trois ans ». L’entreprise compte ainsi 5 salariés : « J’ai choisi d’embaucher et adapter mon organisation car je souhaite pouvoir passer du temps avec mes enfants, c’est ma priorité. »

L’embauche de salariés a été réalisée en même temps que l’évolution des activités agricoles dans une optique de viabilité économique. Le management est un vrai métier à part entière car, comme dans les autres secteurs d’activités, il y a du turn-over et il faut sans cesse former et accompagner les jeunes dans l’acquisition d’une culture du travail.

La vente directe, Régis Junqua l'apprécie : « Elle donne l'occasion de créer le contact avec nos clients et de montrer la réalité de nos activités de production de transformation. » Mais elle nécessite de professionnaliser la communication. Régis a ainsi choisi de s’appuyer sur les compétences de Gilles Reymond, qui lançait son entreprise de community manager et qui assure aujourd’hui la publication régulière de posts sur les réseaux sociaux. 

Les chiffres clés de chez Régis Junqua

  • 60

    hectares de surface utile dont 30 hectares en prairies, 20 hectares en maïs et 10 hectares en soja

  • 200

    brebis pour la production laitière et la production de viande

  • 100 %

    du lait de brebis transformé et affiné à la ferme

  • 12

    12 porcs noirs gascons

  • 70 %

    du chiffre d'affaires en vente directe

Des changements depuis trois générations et des projets

Régis Junqua est comme son père, très ouvert au changement et aux opportunités de filières. « Mon père a été un des premiers sur le Béarn à lancer un élevage de canards en 1993 et un atelier de gavage en 2003 ».

Des vaches, du tabac, des haricots verts pour Bonduelle, des fraises, l’élevage de canards, de brebis et de porc ces dernières années se sont ainsi succédés sur la ferme depuis trois générations.

La viabilité économique de la ferme repose sur un équilibre entre filières longues et circuits courts. Les foies gras produits sont majoritairement commercialisés dans le cadre de la marque Rougié IGP Sud-Ouest appartenant au groupe coopératif EURALIS. Les agneaux sont engraissés et commercialisés via la coopérative Lur Berri. Les produits laitiers ou la charcuterie sont vendus en direct à la ferme.  

Les projets ne manquent pas, détaillés ainsi par Régis Junqua : « 90 % de l’alimentation des brebis provient déjà de nos productions végétales. L’idée maintenant c’est de tendre vers l’autonomie alimentaire de la ferme et d’avoir un système tout herbe d’ici 5 ans. Cela va nous permettre d’avoir un fourrage et un lait de meilleure qualité sans subir les aléas climatiques ou la fluctuation des prix des céréales sur les marchés internationaux ».

Le pâturage tournant et le séchage en grange du foin vont permettre d’alimenter les brebis avec un fourrage très riche.

L’entreprise s’inscrit pleinement dans une démarche éco-responsable. Ainsi pour financer les 400 000 € d'investissement, un tiers investisseur, filiale du Crédit agricole, a été sollicité pour assurer l’installation et la maintenance de panneaux photovoltaïques sur trois bâtiments de l’exploitation.

Le séchage du foin s’effectuera selon un procédé très économe en énergie puisque c’est l’air chaud généré entre la toiture et les panneaux photovoltaïques qui servira à ventiler le fourrage.

Il faut voir à travers ses évolutions, le goût d'entreprendre prononcé chez Régis Junqua "J'aime développer des projets, améliorer en permanence l'outil de production. J'aime aussi transmettre une culture de travail aux jeunes que j'embauche."

La Bergerie du Tilh